Pour son "big band", Jacques Hélian a systématiquement fait appel aux musiciens les plus brillants de sa génération. Comme le dit l’un d’eux, « entrer dans la « bande à Hélian » relevait le plus souvent du rêve inaccessible ». Même s’ils n’étaient pas constamment en situation, dans les chansons par exemple, de donner toute leur mesure, ils étaient capables d’enregistrer les arrangements les plus difficiles après une brève répétition et dès la première prise ! 

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George Cloud et Ernie Royal


Pierre Gossez

LES TROMPETTES

Le pupitre des trompettes verra passer successivement André Cornille, Paul Pontieu, Robert Bousquet (qu'un accident d'autocar et une blessure à la bouche obligeront à renoncer à son instrument), Fred Gérard, Fernand Verstraete : ce dernier est l’auteur de « A la Kenton » que Jacques Hélian présentera et dédiera au célèbre chef d’orchestre américain Stan Kenton lors d’un de ses passages à Paris. Viendront ensuite Al Mone, spécialiste du suraigu, et Ernie Royal : Repéré par Hélian chez Duke Ellington lors d’un de ses concerts à Paris , ce jeune surdoué, qu’on avait vu aussi chez Woody Herman, était un musicien complet : il avait le style, la technique, le don d’improvisation. Il va nettement affirmer le côté "jazzy" du répertoire. Ses interprétations de « On the Stage » ou « When your lover has gone » restent des classiques. Il y aura aussi Billy Kent, Maurice Thomas, Janot Morales, Louis DeHaes (un ex-Ventura), puis Vincent Casino, et Sonny Grey qui prend un superbe solo dans « Caravan ».


LES SAXOS

Du côté des saxos, nous saluerons Roger Jeanjean, Gaston Etienne ; Puis Georges Cloud qui, à l’alto, prendra des solos mémorables, notamment dans « Malaguena » ou « Chanson Moyennâgeuse » de Raoul Moretti ; il disparaîtra tragiquement dans l’accident de la route qui coûta aussi la vie à Jean Marco. Venu du Hot-Club de France, Gérard Lévècque joua essentiellement de la clarinette dans l’orchestre, mais aussi du saxophone baryton.

A saluer aussi Georges Blanc, Pierre Goudeau, Pierre Gossez qu’Hélian définit comme un « musicien d’exception », Don Byas , rendu célèbre par son interprétation de « Laura » dans le film de Preminger et dont il fallait parfois  « assister » l’entrée en scène à cause de son penchant immodéré pour le whisky…mais qui jouait divinement bien .       

Et un peu plus tard, Michel Cassez et Jacques Hendrix.

L'orchestre en 1956



Marcel Bianchi

LES TROMBONES

Le chapitre trombones commencera par Gaston Moat, (également 1er prix du conservatoire contrebasse, cours d'Edouard Nanny), rapidement rejoint par Henry Tallourd , homme polyvalent puisqu’il aura aussi sa place au sein des chanteurs solistes, puis par Gabriel Villain; arrive ensuite André Paquinet, dont on n’a pas oublié l’interprétation de « If », et qui, au moment où ces lignes sont écrites, joue toujours dans le big band de Claude Bolling ; viendront ensuite Henry Degouy, Raymond Fonséque, Guy Destanques et Bill Tamper. Pierre Brun, ex 1er prix du conservatoire, s’illustra à la flute, mais aussi dans l’équipe des fantaisistes.

PIANOS ET RYTHMIQUES

Le premier pianiste fut Marc Lanjean, auquel succéda Pierre Guyot, au jeu fin et jazzy. A la rythmique, les personnalités les plus marquantes furent Ladislas Czabanyik, Guy Pedersen puis Jean Warland à la basse, ainsi que Pierre Sim qui, par la suite, accompagna Brel et Aznavour, chacun pendant deux ans ; A la batterie, Christian Garros , qui assura le tempo pendant plusieurs années, puis Armand Molinetti, André Jourdan, puis le plus célèbre, et peut-être le meilleur de tous : Kenny Clarke , l'un des inventeurs de la percussion be-bop, qui vint animer, en 1956, une formation nettement plus orientée vers le jazz. Jackie Bamboo (surnommé Bamboula!) intervint dans le domaine des chants Africains et percussions exotiques. Jean Marco jouait de la guitare quand il ne chantait pas, ou parfois s’accompagnait lui-même, comme dans « Tout là-haut »; à sa disparition, il fut remplacé par Marcel Bianchi, qu’Hélian définit comme « le meilleur de sa génération ». Sadi fit un passage remarqué en tant que vibraphoniste, gagman et parfois chef d’orchestre quand le chef était sur les rotules…

DIVERS

Jacques Hélian accompagna aussi le grand harmoniciste américain Larry Adler. Charley Bazin, aussi doué dans le jazz que dans le musette, fut l’accordéoniste attitré; Jo Charrier d’abord, Serge Lancy plus tard furent à la fois violonistes et chanteurs ; et c’est René Beaux qui occupa la fonction stratégique d’arrangeur en chef , brillamment secondé par Gérard Lévecque dans le domaine du jazz, et à l'occasion par Michel Legrand qui animait aussi parfois les répétitions..

Consultez la biographie de Ernie Royal (en Anglais)

Pour la période postérieure à 1957, voir "Le nouvel orchestre" dans l'album photos.